Tests sondes : GIGABYTE S55U
Pour réaliser cette série de relevés, nous utilisons trois sondes : une Datacolor SpyderX Elite, une X-rite EODIS3 i1 Display Pro et enfin une sonde LDAT venant tout droit de chez NVIDIA. Ces sondes vont chacune relever des informations différentes selon leurs points forts. La sonde Datacolor va relever les espaces colorimétriques, contrastes, luminosités et point blanc pour différents niveaux de luminosité, la justesse des couleurs à stock avec le Delta E CIE 2000 et enfin le niveau du gamma.
La sonde X-rite va s’occuper du calibrage de la dalle, mesurer la justesse des couleurs après calibration, mais aussi mesurer l’uniformité de la dalle en termes de luminosité et de couleur. Pour les relevés de consommation, nous utilisons simplement un wattmètre à la prise.
Enfin, notre sonde LDAT va nous permettre de mesurer la latence de l’écran, le temps de réponse gris à gris (GTG) ainsi que l’Overshoot de l’Overdrive.
Notez que dans l’OSD de l’écran nous sommes sur le mode PC.
GIGABYTE S55U : justesse des couleurs – Delta E CIE 2000
Pour commencer cette série de relevés, commençons par la justesse des couleurs en sortie de carton. Le Delta E moyen est de 0,46 avec un plus mauvais patch à seulement 0,93. C’est sans conteste le meilleur relevé que nous ayons fait jusque-là, aussi bien sur la moyenne que sur le plus mauvais patch.
Une fois la dalle calibrée avec notre luminance à 250 nits, remesurons la justesse des couleurs pour voir les gains. Notez que la luminance est réglée à 36/100 dans l’OSD pour atteindre les 250 cd/m². À stock, nous avions donc un Delta E moyen de 0,46 et nous passons maintenant à 0,47. La calibration corrige essentiellement la température du point blanc.
Si besoin : notre tuto pour l’installation d’un profil ICC
À savoir : pour rappel, la valeur appelée « Delta E » représente la différence de perception des couleurs par l’œil humain. Sous la barre de 1, un œil ne voit plus aucune différence entre les couleurs. Une couleur qui a un Delta E de 5-6-7-8, etc., sera donc de plus en plus mauvaise, et une valeur de 0,90 ou 0,12 sera simplement excellente. Certains écrans à destination des professionnels sortent d’usine avec des calibrages pour que le Delta E soit inférieur à 2, il s’agit d’écrans qui coûtent généralement assez cher et ont pour cible les professionnels de l’image ayant besoin de couleurs très précises dans leur travail, ces écrans sont aussi généralement très uniformes.
Niveau gamma
Passons au niveau gamma de cet écran. Celui-ci a été relevé à 2,2 à stock. Ce qui est bien puisque nous sommes sur la valeur ciblée.
Luminosité, contraste et point blanc
Pour parler de la luminosité, avec le Local Dimming nous relevons 50,2 cd/m² à 0% de luminosité, 515 cd/m² à 50% et enfin 769,3 cd/m² à 100%. Sans le Local Dimming nous sommes passés de 40,9 à 623,4 cd/m². Notez qu’il est important pour un tel écran d’avoir une forte luminosité puisqu’il s’agit d’un produit qui s’installera essentiellement dans son salon pour jouer.
Pour les contrastes, les résultats sont très bons. En effet, avec le Local Dimming nous relevons des contrastes allant de 1830:1 à 7040:1 de 0 à 100% de luminosité. Rappelons que le contraste est annoncé à 5000:1. Sans le Local Dimming, le contraste est logiquement un peu moins bon et passe de seulement 1000:1 à 4190:1 de 0 à 100% de luminosité.
Remarquez qu’avec le Local Dimming la luminance du blanc est plus élevée et celle du noir moins élevée, c’est pour ceci que l’on relève de bien meilleurs contrastes. Mais le Local Dimming permet aussi de rendre la température du point blanc moins froid.
À savoir : un contraste de 1000:1 (1000 pour 1) signifie que le point blanc est 1000 fois plus puissant que le point noir. Pour calculer un contraste, on divise la luminance par la luminance du point noir. Par exemple 425,5 / 0,37 = 1150:1. Les dalles TN et IPS ont généralement un contraste annoncé à 1000:1 tandis que les dalles VA sont annoncées à 3000:1 voir 4000:1 pour certaines.
Point blanc
Pour les points blancs, la température est légèrement froide de base. Nous passons de 7600 à 6900 en passant de 0 à 100 % de luminosité (sans Local Dimming). Une fois la dalle calibrée à 250 nits la température est corrigée et est amenée à 6510 Kelvin. La calibration de la dalle permet donc de rattraper la température.
Espace colorimétrique
En termes d’espaces colorimétriques, le gamut DCI-P3 est annoncé à 96 % et nous relevons 97% avec notre sonde. C’est assez rare que nous relevons plus que ce qui est annoncé, mais nous n’allons pas nous en plaindre. Quant au gamut AdobeRGB, il est relevé à 91%.
À savoir : il est important de comprendre la notion d’espace de couleur ou espace colorimétrique. Ce dernier est un ensemble de couleur que l’on peut aussi appeler gamut. Le gamut d’un écran ou même vidéo-projecteur représente les couleurs que celui-ci est capable d’afficher. Concrètement, et très grossièrement, l’espace DCI-P3 couvre plus de couleurs que l’espace sRVB.
Uniformité de la dalle
Puisque l’uniformité d’une dalle n’est jamais pareille, il est important de la mesurer. S’il y a trop d’écart entre plusieurs zones d’un écran, cela peut parfois se percevoir lorsqu’une image avec une même couleur est affichée sur un écran, par exemple dans des fenêtres de navigateur. Les écrans les plus uniformes (et avec les couleurs les plus justes) sont généralement des références à destination des graphistes issues de gammes dédiées. Nous allons donc analyser l’uniformité de la dalle sur la luminance (la luminosité, ou le nits, exprimé en cd/m²) et sur les couleurs. Le Delta E représente la différence des couleurs entre plusieurs zones de l’écran par rapport au centre. Notez qu’entre plusieurs mêmes références, l’uniformité ne sera pas exactement la même, mais devrait suivre à peu près le même schéma.
Concrètement, au niveau de la luminosité, avec les paramètres à stock nous obtenons une moyenne d’uniformité de 2,63% avec un plus mauvais coin à 4% dans les coins supérieurs droit et gauche, mais aussi inférieur gauche. L’uniformité est donc très bonne sur cet écran et c’est une très bonne chose sur un écran si grand.
Quant à l’uniformité des couleurs, les résultats sont dans la moyenne. La moyenne du Delta E est de 2,17 avec un plus mauvais coin à 4,07 sur le coin supérieur droit.
L’écran utilise un système de rétroéclairage LED Local Dimming à 132 zones. Via la caméra thermique, nous pouvons voir que la chaleur est uniforme.
Consommation électrique GIGABYTE S55U
Passons à la consommation électrique du moniteur. Pour la mesurer, nous passons une image blanche et une image noire à la fois avec la luminosité au maximum, mais aussi avec la luminosité à 250 cd/m² pour comparer les références à une même luminance. En pratique, nous avons des consommations très élevées sur cet écran, mais il faut prendre en compte que c’est la première fois que nous testons un écran de ce gabarit. À 100% de luminosité, nous relevons respectivement 206,6W et 208,8W avec les images noir et blanche. Notez qu’avec le Local Dimming l’image noire tombe à 36,7W.
Avec la luminance à 250 nits, nous relevons 105,3W et 103,3W avec les images noir et blanche. Là aussi avec le Local Dimming la consommation tombe à 36,7W.
Fuite de lumière sur l’écran GIGABYTE S55U
Nous sommes ici sur une dalle de type VA. Les fuites de lumière sont moins courantes sur ces dalles que sur les dalles IPS par exemple. Et ici ceci se confirme, les fuites de lumières sont minimes. Ci-dessous, nous pouvons voir à gauche une image noire sans le Local Dimming et à droite avec.
En revanche, avec le Local Dimming l’on va aussi retrouver un effet de Blooming. C’est-à-dire que les éléments lumineux comme le curseur de la souris vont présenter une aura lumineuse autour d’eux. Sur la photo ci-dessous un exemple.
Ghosting
En matière de ghosting, les dalles de type VA sont assez sujettes à cet effet. Et cet écran en souffre aussi comme on peut le voir sur la photo ci-dessous.
Latence
Tout nouveau dans notre protocole de test, nous sommes maintenant équipés pour mesurer la latence de l’écran ainsi que le temps de réponse gris à gris (GTG) grâce à l’outil LDAT de NVIDIA. En revanche, sur cet écran nous n’avons pas pu mesurer le temps de réponse GTG. La sonde relevant de trop grandes variations dans la luminance, elle refusait de lancer les tests.
Concrètement, pour la latence de l’écran, elle mesurée à 5,5 ms. Attention, la latence n’est pas à confondre avec le temps de réponse.
Passons maintenant à la conclusion.
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