Nous sommes nombreux à guetter les bonnes affaires concernant les processeurs, cartes graphiques et autres composants. Mais il y a aussi les périphériques qu’il faut considérer et, un plus en particulier : le siège. En effet, le confort que ce soit pour jouer, travailler ou regarder votre stream préféré est très important. C’est pourquoi nous vous proposons de passer en revue, de manière très synthétique, les caractéristiques importantes à vérifier pour choisir un siège gamer et réaliser un achat le plus adapté à son besoin.
4 pieds, un dossier et une assise : mais pas n’importe lesquels
Sur le papier, une chaise c’est simple. C’est 4 pieds pour tenir droit, une assise pour poser notre séant et un dossier pour nous lover bien confortablement le dos. Dans la vie de tous les jours, c’est beaucoup plus que cela. C’est un investissement indispensable pour tout utilisateur informatique, qui plus est quand on passe autant de temps devant nos écrans. Si nous nous installons dans de mauvaises positions à cause d’un siège de mauvaise qualité ou non ergonomique, c’est l’ensemble de notre corps qui souffrira et pourra générer des maux de dos très connus parmi les TMS (troubles musculo-squelettiques) les plus fréquents.
Vous le comprenez, le choix du siège est primordial dans notre setup. Tout ça, c’est bien, mais comment choisir, quelle matière, quelle forme, quels vérins et, bien entendu, comment quantifier le bon rapport qualité/prix ? Nous vous proposons un petit guide sur les pièces composant les sièges gamers disponibles sur le marché, leurs différents composants, leur qualité et vous expliquer succinctement ce qui existe, les avantages et inconvénients et leur impact final sur le prix.
Le couple assise/dossier :
On commence par les éléments les plus importants, l’assise et le dossier.
L’assise est caractérisée essentiellement par sa largeur/forme, qui évoluera de concert avec le dossier en fonction du modèle choisi (M, L ou XL) et s’adaptera donc à la taille et/ou poids de l’utilisateur, par la composition de sa mousse et enfin par le type de revêtement utilisé ainsi que sa qualité. Ces éléments étant également communs avec le dossier, je vous propose de passer à celui-ci et de détailler par la suite.
Le dossier, partie principale du siège et la plus sujette à différence entre chaque siège. En effet, c’est sur cet élément que va se jouer la majorité de l’aspect confort du fauteuil. Il convient déjà de constater que, la plupart des sièges dits « gaming » ont une forme de dossier en baquet. Issu du sport automobile, ce type de siège a pour avantage d’être très enveloppant et de permettre le confinement du dos dans une position confortable et en cohérence avec la forme de notre colonne vertébrale. Certains sont pleins, d’autres ont conservé les orifices permettant le passage de harnais, mais uniquement dans un but esthétique et non pratique pour notre utilisation en siège de bureau.
Voyons ensemble un petit descriptif de l’essentiel des caractéristiques de ce type de couple dossier/assise baquet ainsi que les différences les plus communes en fonction du prix et de la qualité.
La mousse et sa densité :
La mousse que nous retrouvons dans nos assises et dossiers est de la mousse polyester (PE) ou polyuréthane (PU). Par ordre de qualité croissante, nous avons d’abord la mousse polyester puis la mousse polyuréthane haute densité (dite PU-HD) et enfin la mousse polyuréthane haute résilience ou « à mémoire de forme » (dite PU-HR). La plupart du temps sous forme lisse, on retrouve parfois des modèles à mémoire de forme avec une structure alvéolée en nid d’abeille. À chaque type correspond une densité qui est en corrélation avec la fermeté, le confort à l’utilisation ainsi que la récupération de la forme initiale et à la longévité.
La mousse polyester est l’entrée de gamme. Sa densité est comprise entre 15 et 25 kg/m³. Peu coûteuse, elle ne tient pas bien dans le temps et s’affaisse au fur et à mesure des utilisations. À la fin, elle ne soutient plus l’utilisateur. On la retrouve dans les sièges bas de gamme.
La mousse polyuréthane haute densité est une mousse sculptée à froid. Elle est présente sur la plupart des sièges moyenne gamme. Sa densité est comprise entre 25 et 40 kg/m³. C’est le type de mousse le plus commun. Un bon compromis entre longévité des caractéristiques de la mousse, fermeté et prix.
Enfin, la mousse polyuréthane haute résilience est le summum de la gamme. On la retrouve souvent sous l’appellation mousse à mémoire de forme et donc sur du matériel haut de gamme. Sa densité est d’au moins 45 kg/m³. Peu commune sur les sièges, elle l’est beaucoup plus dans le domaine de la literie. Sa structure alvéolaire lui permet de reprendre sa forme initiale lorsque le poids est enlevé, a une très bonne longévité et propose un confort incomparable. Le prix est quant à lui à la hauteur des prestations ce qui en fait un élément rare, mais reconnu dans le monde des sièges haut de gamme.
Il est à noter que, en plus de la densité de la mousse, est à prendre en compte également épaisseur de la mousse. Communément, sur les sièges on retrouve une dizaine de centimètres au niveau de l’assise et entre 6 et 10 cm au niveau du dossier. Cela s’explique par le fait que la plupart du poids est réparti sur l’assise plutôt que sur le dossier. Sur les sièges haut de gamme, on peut monter à 15 cm. Le type de mousse conditionne, avec le revêtement, l’essentiel du prix du siège.
Le revêtement :
Pour recouvrir notre mousse, il existe plusieurs types de revêtements. Les plus communs étant, classés par ordre de prix, le tissu puis le cuir synthétique (dit PU) et enfin le cuir véritable. Il existe encore pour chaque type différentes qualités et finitions comme, par exemple, le cuir alcantara proposé sur la Secretlab for Automobili Lamborghini Pinnacle Edition.
Chacun présente, en plus de sa différence de prix, des caractéristiques spécifiques qui sont à prendre en compte en fonction de votre environnement et de l’entretien que vous consentez à faire.
Pour le tissu, on est sur le matériau le plus « basique » et le moins cher. Il est composé de fibre synthétique dans 99% des cas. Le rendu esthétique n’est pas aussi prenant que pour un siège en cuir, véritable ou non. Le toucher est en général plus doux. Les possibilités de coloris sont également bien plus grandes avec le tissu qu’avec le cuir. Le principal avantage étant que le tissu n’est pas imperméable (hors cas spécifique comme l’Oraxeat TK800F) et permet donc d’évacuer la transpiration. C’est aussi son principal inconvénient, car il peut se tacher définitivement et conserver les odeurs. Il aura également tendance à être moins résistant que le cuir PU et sera plus sensible aux griffures, éraflures et rétention de poils (on pense aux possesseurs d’animaux principalement). Il demandera donc d’être entretenu et nettoyé régulièrement. Les sièges tissus sont abordables et disponible dès 150 euros et disparaissent progressivement pour la montée en gamme des cuirs PU. Bien entendu, il y a aussi des tissus haut de gamme comme chez Secretlab, mais c’est moins courant.
Pour le cuir synthétique ou PU, on retrouve déjà un côté élégant propre au cuir, mais plus brillant que le vrai cuir. Il est également plus résistant dans le temps que le tissu. Il est la plupart du temps à base de polyuréthane ou de vrai cuir recouvert de polyuréthane. Il est beaucoup moins cher que le cuir véritable en ayant la plupart de ses caractéristiques. Il permet une assez grande variété de couleurs, il est imperméable ce qui le rend facile à nettoyer et retient peu les odeurs. Par contre, il facilite la transpiration de contact et empêche la peau de respirer. Il est plus sensible aux petites griffures que le vrai cuir. En soi, c’est un des meilleurs compromis prix/esthétique/durabilité/confort. On les retrouve habituellement entre 300 et 500 euros.
Reste enfin le cuir véritable. Le plus cher, mais également celui ayant, à mes yeux, le plus beau rendu visuel. Sa durée de vie est bien plus longue que les deux précédents, sous réserve de bien le nourrir. Vous n’aurez également pas les odeurs de produits chimiques que l’on peut retrouver sur les débuts d’un siège en cuir PU. Il est facilement nettoyable et laisse la peau respirer. Vous aurez donc un ressenti moins désagréable que sur du cuir PU. Il reste un matériau noble et rare sur nos sièges, seules quelques marques haut de gamme s’aventurent sur du cuir véritable voire sur du Nappa ou de l’Alcantara sur des déclinaisons spécifiques comme le Noblechair Epic Cuir Nappa. Ces modèles se négocient rarement sous les 600 euros et dépassent même pour certains les 1000 euros.
Potentiel d’inclinaison et charnière assise/dossier :
Partie moins essentielle, mais qui est tout de même à prendre en compte, c’est la qualité des fixations entre l’assise et le dossier ainsi que les possibilités de réglage. En effet, la plupart des sièges, même en entrée de gamme, proposent des structures en acier de bonne qualité, mais ils ne proposent pas tous les mêmes possibilités de réglages quant à l’inclinaison du dossier et la finesse du réglage. Certains ne proposent que quelques crans et cela ne permet pas toujours de trouver la position idéale concernant sa morphologie. Ce critère est donc à prendre en compte pour les personnes souhaitant pouvoir se relaxer en position semi-allongée et pour les personnes ne souhaitant aucune concession sur les possibilités de réglage.
Les coussins :
Ils sont souvent présents en accessoire sur les sièges dits « gaming ». Communément au nombre de deux, ils sont soit au niveau du bas du dos et appelés lombaires ou au niveau du cou et appelés coussins de tête. La plupart du temps, ils sont assortis au modèle du siège choisi aussi bien couleur, qu’en texture de mousse ou bien en finition (cuir, PU ou tissu). Leur but est d’accentuer le confort de l’utilisateur en le guidant dans la bonne posture à adopter en se calant au fond du siège.
Ils peuvent être attachés via des sangles élastiques comme sur les sièges Akracing ou, pour les modèles plus haut de gamme, par rétention magnétique.
Les accoudoirs :
Les accoudoirs permettent le maintien des coudes dans une position optimale de confort et accentuent la précision de nos mouvements de la main. Ils sont caractérisés essentiellement par le nombre des directions dans lesquels ils peuvent être déplacés. Il existe cinq groupes de directions possibles tels que :
- 0D : Accoudoir fixe
- 1D : Accoudoirs réglables en hauteur
- 2D : Accoudoirs réglables en hauteur, et en profondeur (ou en latéral)
- 3D : Accoudoirs réglables en hauteur, en profondeur et en latéral
- 4D : Accoudoirs réglables en hauteur, en profondeur, en latéral et en rotation.
Le fait de pouvoir positionner dans toutes les positions les accoudoirs va permettre de les adapter à votre morphologie. À savoir qu’un mauvais positionnement des accoudoirs va engendrer un mauvais support des bras et causer, sur le moyen-long terme, des tensions sur les trapèzes et les épaules et donc des douleurs. En matière de tarification, du 0D au 2D, l’impact sur le prix est négligeable et le 3D devient la norme pour les sièges milieu de gamme. Seul le 4D a un réel poids sur les coûts et doit donc être pris en compte sur le prix de la prestation globale.
Le système de levage, le vérin :
Le vérin est l’outil qui vous permettra, via un piston et un gaz compressible (souvent de l’azote), de faire monter ou descendre votre siège. Il est catégorisé essentiellement par des « Classes » de 1 à 5. De la plus petite classe à la plus haute, toutes les caractéristiques techniques augmentent ce qui permet donc, à une classe plus élevée, d’avoir des matériaux de plus grande qualité, de permettre un poids supporté plus grand et une meilleure longévité. Sur les gammes de sièges de marques connues comme Secretlab, ce ne sont que des vérins de Classe 4 minimum qui sont présents. Sur des marques plus cheap, on peut retrouver des Classe 3 sur les modèles bas de gamme. Enfin, sur du noname, la plupart du temps, aucune indication n’est faite et c’est souvent, car le piston est inférieur à la Classe 3… À fuir donc.
Ces classes étant normalisées par un organisme appelé la BIFMA et étant un argument marketing fort, les marques utilisant des vérins de qualité auront souvent à cœur de vous le rappeler en le mettant en avant. Si le vérin n’est pas mis en avant, c’est souvent que sa qualité est moindre. Ci-après un tableau simple récapitulant les principales caractéristiques attenant à la norme BIFMA.
| Classe 1 | Classe 2 | Classe 3 | Classe 4 | Classe 5 | |
| Poids maximum | 100 Kg | 120 Kg | 150 Kg | 150 Kg | 220 Kg |
| Diamètre intérieur | 1.2 mm | 1.2 mm | 1.5 mm | 1.5 mm | 2 mm |
| Diamètre extérieur | 1.5 mm | 2 mm | 2 mm | 2.5 mm | 2.5 mm |
| Caractéristiques et champ applicatif | Non approuvé par BIFMA. Qualité non garantie ! | Utilisation dans les sièges bas de gamme bureautique ou pour enfants. | Utilisation dans les sièges bas de gamme « gaming » ou bureautique | Utilisation la plus courante. Présent pour les sièges « gaming » ou dans la gamme bureautique courante. | Uniquement utilisé dans les modèles XXL et haut de gamme. |
En conclusion, lorsque vous faites votre choix de siège, pensez à vérifier la classe du vérin. La Classe 3 est un minimum. La Classe 4 est préférable dans l’optique de conserver son siège longtemps et fonctionnel. Si vous êtes du genre à avoir une ossature lourde, la Classe 4 est la plus indiquée pour vous voire Classe 5 si vous cherchez du haut de gamme ! Cet élément, surtout à partir de la Classe 4, à prendre en compte sur le prix total du siège.
Les roulettes :
Pas grande chose à dire sur ce sujet. Elles sont le plus souvent au nombre de cinq, pivotantes à 360° et sous une structure en étoile. Les roues les plus haut de gamme proposeront des caractéristiques anti-rayures pour les sols les plus délicats, une structure métallique et parfois avec une peinture sur le dessus accordée au coloris du siège. Pour les plus bas de gamme, tout sera en plastique de plus ou moins bonne qualité.
Le système de fixation est universel avec une tige en acier lisse à ressort ce qui permet de les échanger facilement en cas de problème ou pour en mettre de meilleure qualité. Le prix reste assez faible pour la plupart des roues et n’est pas un facteur déterminant sur le prix total du siège. Notez que certaines marques comme Secretlab ou encore Rekt proposent des roues de type roller.
Bonus – Le tuning :
Tout comme cela existe pour les sièges de voiture, certains constructeurs comme Secretlab et son produit SKINS se mettent à proposer des housses de siège pour certains modèles. Ici, c’est pour le modèle Titan Evo que Secretlab lance une gamme de housses de sièges en tissu nettoyables.
Cela peut permettre de redonner un coup de jeune à un dossier et une assise vieillissante ou abimée, mais également de changer l’habillement de son siège en fonction de ses goûts ! Tout cela a quand même un prix non négligeable (au moins 200 euros) et n’apporte absolument aucun supplément de confort au modèle initial. Mais bon, qui n’a jamais voulu avoir une housse Batman…
Conclusion
Il faut avouer que le sujet est tout de même vaste sur un objet d’apparence aussi simple qu’un siège. Nous espérons que ce résumé des principales caractéristiques à observer lors du choix d’un siège gamer vous aura éclairé et vous évitera une déception quant au produit choisi, son prix et l’utilisation que vous en aurez. Nous vous conseillons régulièrement via des tests des sièges qui sont jugés de manière sévère et rigoureuse par notre cuistot en chef Cyril Klein accompagné par Romain Lasserre. De nombreux fauteuils sont passés en test sur HardwareCooking tels que le REKT Ultim8 RS, le Razer Enki Pro ou encore le Secretlab TITAN Evo entre autres. N’hésitez pas à partager vos ressentis ou avis en commentaire sous cet article !
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